Bonjour,
Vous le savez, Fergus et moi tenons à ce que nos défenseurs latéraux aient une vocation offensive même s'il ne faut pas oublier que ce poste demande de défendre avant tout.
Pourquoi?
- Car le système de jeu (4-3-3) que l'on souhaite de nouveau implanter à la sélection régionale le demande aux joueurs évoluant à ce poste
- Car même si nous sommes 2 anciens défenseurs nous prônons le jeu offensif.
Voici une très bonne présentation d'un poste en constante évolution.
Le poste de défenseur latéral est peut-être le poste le plus influent sur l’équilibre d’une équipe aujourd’hui. En effet, les latéraux sont impliqués dans les phases offensives du jeu, et de leurs capacités à prendre intelligemment et efficacement l’aile dépend la fluidité du jeu de l’équipe. Mais ce sont également des «défenseurs», l’étanchéité du bloc défensif dépendant de leur capacité à verrouiller leur couloir.
Le poste de latéral est donc l’un des postes qui demande le plus de polyvalence au joueur (maîtriser les aspects techniques défensifs et offensifs du jeu), d’intelligence tactique (savoir monter/bloquer au bon moment, combiner/couvrir avec les autres joueurs de couloir de l’équipe) et de condition physique (beaucoup d’allers-retours tout au long du match)
Cela conduit tout naturellement à scinder ces défenseurs latéraux en 2 catégories: les défenseurs latéraux «stoppeurs», et les défenseurs latéraux «ailiers».
LES DEFENSEURS LATERAUX«STOPPEURS»
C’est le défenseur latéral type Paolo Maldini ou Abidal
Son rôle est d’abord de blinder son couloir. Lors de la récupération du ballon, il ne se jette pas tout de suite vers l’avant. Son apport offensif est assez pauvre et consiste simplement à appuyer l’ailier devant lui, et le décharger au maximum de son travail défensif. En phase offensive, il ne dépasse que très peu la ligne médiane, se retrouvant le plus souvent au maximum à une trentaine de mètres de la ligne de sortie de but adverse.
La vitesse n‘est souvent pas sa qualité première, mais sa zone de jeu assez limitée dans l’espace et son placement intelligent viennent compenser cet éventuel déficit de vitesse. Et ses interventions défensives propres lui permettent d’annihiler nombre d’offensives adverses, même face à une attaque en surnombre.
Ce profil est donc souvent occupé par des défenseurs qui peuvent évoluer au centre, dont la science et la technique défensives sont sûres, et la lecture du jeu adverse particulièrement pointue.
LES DEFENSEURS LATERAUX «AILIERS»
C’est le défenseur latéral type Cafu ou Dany Alvès.
Il a un rôle offensif prépondérant. En effet, il lui est demandé de participer à fond aux actions offensives, et de bouffer la craie sur toute l’aile afin de proposer des solutions devant, apporter le surnombre, ou du moins étirer la défense adverse.
Il doit donc posséder une bonne pointe de vitesse/accélération, et une technique sûre afin de conduire rapidement le ballon. Un bonne qualité de dribble est également précieuse puisque ce type de latéral se retrouve souvent en situation de duel face à des «défenseurs» adverses. Enfin, une bonne qualité de centre est également précieuse, puisque le latéral-ailier se retrouve souvent dans une action de débordement près du poteau de corner.
Sur le plan défensif, notamment lors des contre-attaques adverses, le latéral-ailier se retrouve souvent mal positionné, ce qui doit être corrigé par certaines mises au point tactiques (voir plus bas). Quand il est en bonne position, il s’avère souvent efficace en 1 contre 1 grâce à sa pointe de vitesse et sa puissance, qui lui permet d’intervenir rapidement sur son «attaquant», et font de lui un joueur difficile à passer sur des accélérations individuelles.
LATERAUX ET MISE EN PLACE TACTIQUES
La titularisation de tel ou tel profil, ou tel ou tel rôle, de défenseur latéral dans chaque équipe ne se fait pas au hasard, et nécessite souvent des aménagements tactiques particuliers selon le style de jeu que l’entraîneur veut donner à son équipe.
(1) = arrière latéral stoppeur, (2) = arrière latéral ailier
Système à 1 latéral stoppeur + 1 latéral ailier
Choix le plus répandu parmi les équipes européennes, et qui permet d’atteindre un très bon équilibre défensif/offensif.
Le latéral-ailier participe très activement aux attaques de son équipe alors que le latéral-stoppeur reste en position.
Ainsi, lors des contres-attaques adverses, ce dernier est toujours bien placé et peut se transformer en stoppeur-gauche ou droit, quand la défense se retrouve à 3 éléments (par coulissement, l’un des défenseurs centraux qui se place en position centrale, et l’autre défenseur central en position de stoppeur sur l’autre côté).
Le latéral-stoppeur a souvent un ou plusieurs joueurs assez offensifs devant lui, qui jouent haut et accélèrent le jeu dans le camp adverse, mais qui ne participent peu ou pas aux tâches défensives, avec notamment peu de replacement et pas de couverture lors de la montée du latéral.
Le latéral-ailier, quant à lui, à beaucoup de champ devant lui. Soit un grand espace vide devant lui (faute de véritable milieu de couloir/ailier), soit un ailier qui rentre beaucoup vers la surface (style Messi). Bien souvent, il peut aussi être couvert par un milieu central qui bouge vers un côté pour compenser/couvrir. Dans l’absolu, ce milieu de terrain doit être un excellent passeur (style Lucho Gonzalez, Xavi), ce qui permet une animation intelligente et efficace du couloir.
Système à 2 latéraux-ailiers
Option le plus souvent ultra-offensive, mais qui peut parfois déboucher sur un système plus défensif qu’il n’y paraît.
Dans un tel système, les 2 latéraux enchaînent tout au long du match les allers-retours sur les 100 mètres de leur ligne, et montent même simultanément afin d’étirer au maximum la défense adverse et permettre aux joueurs «centraux» de se placer idéalement aux alentours de la surface adverse, aux joueurs de couloirs de «rentrer» vers la surface, et aux attaquants de se positionner dangereusement dans la surface adverse.
Mais ces montées très hautes des 2 latéraux est dangereux pour la solidité défensive de l’équipe. Pour compenser les montées incessantes des latéraux, un milieu défensif «stoppeur devant la défense» est utilisé. Ce joueur (style Makélélé) à un rôle uniquement défensif, ne passe que rarement la ligne médiane, couvre le couloir par lequel le ballon remonte, et se retrouve en position de défenseur central (dans la défense à 3), lors des contre-attaques adverses.
Système à 2 latéraux-stoppeurs
Option très défensive (typique du 4-5-1), dont l’un des principaux fans est le frigorifique Rafael Benitez. C’est un système qui convient aux équipes volontairement «coupées en 2», où une base défensive solide se contente donc de défendre et de transmettre le ballon vers les quelques «attaquants» devant, chargés de faire la différence tout seuls.
Les défenseurs latéraux sont ici uniquement chargés de verrouiller les couloirs sur leur moitié de terrain. Ils ont devant eux des «ailiers» qui redescendent très peu et restent positionnés très haut sur le terrain pour recevoir les longs ballons de contres. Les principales tâches défensives de ces derniers consistent à faire le pressing afin de soulager leur «numéro 10» qui joue en position très avancée, et bloquer les montées des arrières latéraux adverses.
Stéphane Marie - Entraîneur adjoint
