Les milieux défensifs

Bonjour,

Gros plans sur les pensionnaires du poste qui sont le plus souvent dans l'ombre, mais cependant des éléments-clés des meilleures équipes.

On entend par milieu défensif, ou numéro 6, le joueur positionné devant sa défense centrale.

Ce terme regroupe donc plusieurs catégories de joueurs aux qualités parfois bien distinctes et aux profils radicalement différents, et qu’il convient donc de catégoriser avec plus de précision que la simple étiquette de «milieu défensif».

En effet, selon les époques, le milieu défensif n’a pas toujours eu le même rôle. Et le travail, les qualités et les efforts qui lui sont demandés n’ont pas toujours été les mêmes, et diffèrent encore aujourd’hui selon le style de jeu pratiqué par telle ou telle équipe.

"L’ESSUIE-GLACE", LA MODE ACTUELLE
C’est le milieu défensif style "Claude Makélélé"

De plus en plus, le football «de bloc» recule et le football qui gagne est un football "de mouvement", plus offensif, où l’accent est mis sur la possession de balle, une récupération de balle haute (importance du pressing), et le déploiement du jeu dans le camp de l’adversaire.

Les attaques sont désormais emmenées par un nombre plus important de joueurs, et les joueurs du milieu de terrain ont un rôle globalement plus offensif, plus haut sur le terrain et plus percutant. Le bloc défensif est par conséquent moins compact, et la défense plus "découverte". Le rôle du milieu défensif n’est alors plus de diriger son milieu de terrain, mais de le soutenir, de faire le "porteur d’eau".

Ses principales qualités sont désormais d’ordre physique. En effet, étant dans l’obligation de couvrir ses partenaires haut placés sur le terrain et de combler les brèches, il est amené à parcourir des kilomètres et des kilomètres devant sa défense, ce qui exige une très grosse endurance et une bonne pointe de vitesse.

Une bonne lecture du jeu est également nécessaire afin de pouvoir anticiper les mouvements adverses, et se positionner intelligemment.

Une grosse qualité technique n’est pas non plus indispensable, étant donné que ce type de joueur est souvent quasi exclusivement chargé de défendre et d’évoluer devant sa charnière centrale (d’où son surnom de "sentinelle" ou de "3ème stoppeur"). Mais une bonne technique à ce poste reste appréciable dans le sens où, de par sa position sur le terrain, ce joueur est souvent amener à être à la relance. De même, les plus techniques de ces "sentinelles" peuvent se projeter vers l’avant de temps à autre, afin de surprendre la défense adverse (Yaya Touré par exemple).

Ce profil de milieu défensif est principalement utilisé dans les équipes qui jouent 4-3-3 "à la Lyonnaise" (triangle inversé) ou en 4-4-2 "losange offensif", voire dans les 4-3-3 «avec deux 6 «(donten fait l‘un (voire les deux) occupe souvent des fonctions de relayeur et de remonteur de ballons:Vieira en France 2006, Xabi Alonso en Espagne 2010, Khedira-Schweini en Allemagne 2010 etc...).

 Exemple-type: Busquets, Makélélé (époque Real Madrid), Yaya Touré, Mikel (à Chelsea), Song

L’EVOLUTION DU PATRON DE BLOC: "L’ARCHITECTE". FUTUR PROFIL REFERENCE?

C’est le milieu défensif style "Andrea Pirlo"

Depuis cette saison 2009/2010, la donne change encore et ce sont désormais les équipes pratique un "football de contre" qui semblent prendre la relève et paraissent armées pour dominer le football des prochaines années.

Les équipes qui pratiquent un tel football s’appuient sur un axe central béton et un bloc défensif très bas. Le principe est de laisser l’adversaire venir jouer dans son propre camp, pour mieux "l’aspirer", et l’assassiner par des contres supersoniques souvent alimentés par des longs ballons.

Ce type de jeu se base souvent sur un système en 4-4-2 "losange-défensif" ou en 4-3-2-1... dans un système assez similaire à ce qui se faisait fin 90’/début 2000’. A la différence près qu’il n’y a plus de "vrai" meneur de jeu, mais plutôt 3 flèches devant, dont souvent un "faux meneur de jeu" (style Kaka, Sneijder).

Evoluant au même poste et dans un rôle similaire à celui du "patron du bloc", il est demandé à «l’Architecte» les mêmes qualités tactiques afin de diriger efficacement le mouvement du milieu de terrain et de défendre efficacement.

Mais la grande différence est qu’il n’a plus ce fameux n°10 devant lui pour organiser le jeu. C’est désormais à lui qu’incombe cette responsabilité. Et notamment de distribuer les relances/longs ballons chirurgicaux vers les contre-attaquants.

Ce joueur devient alors à la fois la base du bloc défensif, mais également le créateur du jeu de l’équipe (d’où le terme "Architecte").

Tout cela nécessite bien évidemment de grandes qualités techniques (maîtrise des passes longues et courtes, aériennes et raz-terre, vista, renversement de jeu...)... une aisance technique bien supérieure à ce que pouvaient proposer des joueurs comme Carlos Dunga ou Didier Deschamps. On peut donc considérer que "l’Architecte" est l’évolution du "Patron du bloc".

Peu nombreux il y a encore 5 ou 6 ans, ce profil de joueurs se développe de plus en plus aujourd’hui. La plupart de ces joueurs sont d’ailleurs souvent d’ex-numéros 10 ou milieux offensifs reconvertis (Pirlo, 10 de formation par exemple)

Exemples-types: Andrea Pirlo, Xabi Alonso (au Real Madrid). 

Stéphane Marie - Entraîneur