lundi 17 décembre 2012

C'est au tour de l'attaquant de pointe


Après les défenseurs centraux, les défenseurs latéraux, les milieux défensifs et les milieux relayeurs, on poursuit la série par le joueur qui est au bout de la chaîne et à la finition de tout ça: l’attaquant de pointe.

Le poste d’avant-centre est peut-être celui qui compte le plus de «profils» différents, de joueurs aux caractéristiques physiques/techniques les plus variées. C’est également un des postes qui a subi le plus de modifications au cours des dernières années.
Le football d’autrefois, principalement pensé selon les postes, le «bloc» séparait beaucoup les joueurs et attribuait des rôles précis aux joueurs: des défenseurs qui défendent, des attaquants qui attaquent, et des milieux qui aident la défense ou les attaquants selon leur poste. L’avant-centre avait donc pour unique rôle d’enfiler un maximum de buts.
Le football actuel raisonne désormais plus selon une philosophie de «mouvements», d’interactions entre les lignes (rarification des systèmes à 2 pointes, jeu moins «vertical«et direct). Désormais, les actions de jeu sont souvent mieux construites, et beaucoup plus de joueurs participent aux offensives, ... et en conséquence, presque tous les joueurs participent aux efforts défensifs. L’avant-centre n’a pas dérogé à la règle, et a désormais un rôle beaucoup plus large et important dans le collectif.

LES ATTAQUANTS MASSIFS
L’ancien modèle: le Pivot
Ce sont des attaquants très grands en taille, très aériens et bons de la tête, qui étaient taillés pour les équipes (ab)usant des centres et/ou des longs ballons aériens directement vers la surface.
Ils jouent toujours dans l’axe, dos au but, et très souvent à la lutte avec les défenseurs centraux à la retombée du ballon. Ils sont souvent accompagnés d’un «2ème attaquant» qui joue autour d’eux, dans le but de récupérer les ballons déviés par le Pivot.
Etant souvent près des buts adverses, il est important que ce joueur ait un bon sens du but, et sache se servir de ses pieds pour attraper le cadre quand il se trouve dans la zone de vérité.
Exemples: Jancker, Koller, Luca Toni, Vieiri...
Son évolution: le Déménageur
Toujours le même gabarit (grand, massif) et des qualités semblables (bon jeu de tête, puissance physique). Mais son rôle a quelque peu évolué. Les équipes usent aujourd’hui moins deslongs ballons «verticaux», directement envoyés vers l’avant-centre, mais s’appliquent à remonter les ballons «par voie terrestre», notamment par les côtés.
Le «Déménageur» touche donc désormais moins de ballons, mais reste tout de mêmecollé à la charnière centrale, pour maintenir cette menace de «centre/ballon aérien direct». Il pèse ainsi sur la défense, la fait reculer (la déménage), occupe systématiquement au moins un défenseur... et permet donc à ses équipiers au milieu d’avoir plus d’espace pour avancer et prendre de la vitesse.
On peut d’ailleurs remarqué que ce type d’attaquant évolue souvent dans des équipes offensives, joueuses, qui comptent aux postes offensifs beaucoup de joueurs de petit gabarit et vifs aux côtés de ce Déménageur (Benfica, Werder Brême, Wolfsburg, Arsenal)
Grâce à son travail , ces «gabarits légers» qui l’entourent ont donc plus d’espace pour s’approcher du but adverse, prendre de la vitesse dans les zones dangereuses, ou se mettre en position de frappe... et le Déménageur, par sa puissance et son jeu de tête, reste donc une alternative au «jeu court et rapide» pratiqué en général par les équipes dans lesquels il évolue. Les schémas d’attaques sont donc plus variés et moins prévisibles.
Cet attaquant doit donc avoir un bon jeu de tête, être très solide au contact, et aussi être réactif et efficace dans la surface étant donné qu’il a parfois quelques espaces dans les 20 mètres, et se retrouve bien souvent en position de but, à la réception de passes ou de situations confuses.
Exemples: Drogba,  Dzeko, Llorente,
LES ATTAQUANTS RAPIDES

L’ancien modèle: le dévoreur d’espaces

Ce sont des «fusées». Des attaquants hyper-rapides qui se placent entre les 2 défenseurs centraux en attendant les ballons en profondeur dans leur dos, prendre de vitesse la défense et défier le gardien en duel. Il doit avoir une bonne conduite pour bien emmener son ballon à grande vitesse, pour être capable de déborder un ou deux défenseurs, et éventuellement pour dribbler le gardien.
Ces attaquants jouaient souvent dans des équipes évoluant assez bas, voire des équipes coupées en 2 (jouant le contre). Des équipes qui jouaient le plus souvent de façon assez axiale et verticale (utilise peu les couloirs), remontant au plus vite le ballon dès sa récupération, et cherchant au maximum la profondeur vers l’attaquant.
Des équipes qui jouaient également souvent avec 2 attaquants, le «dévoreur d’espace» et l’autre joueur (accessoirement bon passeur) chargé de jouer un peu plus bas, d’attirer la défense à lui... afin de déplacer quelques «défenseurs» et ouvrir les espaces à l’attaquant de pointe (Bergkamp-Henry, Bebeto-Romario, Kapo-Cissé)
Exemples: Ronaldo (avant qu’il soit obèse), Romario, Djibril Cissé, Henry, Eto’o (Majorque, Barcelone avant blessure), Anelka (époque Arsenal)
Son évolution: le presseur de défense
Aujourd’hui, bien des équipes parmi les toutes meilleures du plateau (Espagne 2008, FC Barcelone) ont pour principe d’étouffer l’adversaire, en effectuant un pressing tout terrain, en jouant avec un bloc haut... tout cela afin de récupérer le ballon le plus haut possible et mettre constamment «sous le feu«la défense adverse.
Il n’y a donc plus d’espace derrière la défense adverse (obligée de reculer) et le jeu en profondeur devient presqu’impossible.
Le jeu de l’attaquant de pointe s’en retrouve donc largement modifié. Son premier rôle dès la perte de balle est déjà d’aller effectuer au plus vite un gros pressing sur les défenseurs qui ont le ballon, afin de gêner et altérer la relance adverse, et permettre à ses milieux de récupérer le ballon plus facilement et plus haut, et d’attaquer pied au plancher.
Sa vitesse reste très précieuse lors de cette récupération de balle haute et quand le ballon lui est remis. Le bloc adverse étant encore mal organisé, le «presseur de défense» dispose de quelques espaces/failles dans le bloc adverse... failles que ses courses rapides et sa vitesse d’exécution peuvent exploiter pour lui permettre de se retrouver en situation de but.
Enfin, il a pour rôle d‘ouvrir les espaces à ses «ailiers «. En effet, les systèmes à 2 attaquants ont fortement reculé, et laissé la place à des systèmes à 3 attaquants, dont un (ou les 2) ailiers rentrent systématiquement vers la surface et marquent beaucoup (Messi, Cristiano Ronaldo, Robben). Ces «presseurs de défense» sont donc aujourd’hui bien souvent des spécialistes des «faux mouvements»: écrans, faux-appels pour attirer un défenseur, courses croisées avec «l’ailier rentrant» etc...
Exemples: Tevez, Lisandro Lopez, Villa, Rooney, Cavani, Henry (France 2006), Van Persie (Pays-Bas 2010)
LES ATTAQUANTS DE SURFACE
L’ancien modèle: le Renard des Surfaces
Le fameux «chasseur de buts», qui marque 2 buts pour une occasion.
Des joueurs qui semblent donc tout à fait banals (lents, pas de dribbles chaloupés, discrets), mais qui ont en fait certaines qualités mentales, pas visibles mais tout à fait énormes.
Lecture du jeu de ses partenaires et lucidité afin de faire les bons appels et se positionner à l’endroit parfaitement opportun, réactivité et anticipation des erreurs adverses pour récupérer des ballons de but tout faits, sang-froid et ultra-réalisme afin de convertir les demi-occasions en but... voire même le fameux «killer instinct», qui semble habiter ces joueurs qui font systématiquement les bons choix dans la zone de vérité.
Ce type de joueur était très à l’aise dans les schémas d’attaque à 2 pointes, où ils étaient accompagnés d’un autre attaquant capable de faire la différence dans la défense adverse (par ses passes ou ses actions individuelles), le «renard de surface» n’ayant plus qu’à convertir le travail (Del Piero-Trezeguet, Chiesa-Crespo...)
Exemples: Trezeguet, Inzaghi, Van Nistelrooy (discutable), Crespo
Son évolution: l’accélérateur des 20 derniers mètres
Ces «renards des surfaces», très bons quand ils sont accompagnés d’un autre attaquant à leurs côtés, ne sont plus assez complets pour tenir le poste quand ils jouent en pointe unique (4-3-3, 4-5-1, systèmes de référence aujourd’hui), et qu’ils doivent être capables de faire la différence seuls dans certaines situations.
Ils ont donc été remplacés par des joueurs un peu plus complets, capables d’enchaîner rapidement plus loin des buts, et de faire la différence tout seul dans la surface, de se mettre en position de but tout seul. On les trouve habituellement dans des équipes qui défendent plutôt bas et efficaces en contre, avec quelques flèches devant.
C’est donc ce genre de joueur qui semble souvent banal sur la plupart des actions de jeu, mais qui sait accélérer fort quand il arrive tout près de la surface adverse. Il est capables d’enchaînements rapides (coup de rein - frappe), et solide au duel, afin de pouvoir éliminer son défenseur dans un petit espace et s‘ouvrir le but, ou pour sprinter depuis l’entrée de la surface pour recevoir des centres devant les 6 mètres.
De plus, toujours à cause de ces «ailiers rentrants», il doit être aussi un assez bon remiseur, intelligent et capable de remettre des ballons propres dans la course de leurs équipiers.
Enfin, même s’il est plus mobile et a un rôle plus étendu que les «renards des surfaces», il n’en reste pas moins un buteur souvent redoutable, qui se positionne bien dans la surface, très efficace face au but et capable de marquer dans toutes les positions et tous les genres d’actions.
Exemples: Torres, Higuain, Diego Milito, Ibrahimovic, Falcao, Olic, Luis Suarez, 

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